Adieu, petit bonhomme.
Tu aurais pu être Malo
Nicolas
Chiara
Louis
Abriel
Tant d'autres...
Alors nous nous permettons de parler de toi ici, avec respect et chagrin.
Nous avons tous eu une peine profonde à l'annonce de ton décès.
nous avons tous été bouleversés, émus, tristes, mais aussi... révoltés.
Combien de petits Matthias faudra-t-il pour que l'Etat et la collectivité, "les gens", prennent conscience de la gravité de la situation ?
Nous avions dit il y a quelques années, combien de petits Bastien ...
Au lendemain de ton départ pour toujours, nombre de cantines révisaient avec frénésie leurs principes de précautions pour tous tes petits frères et soeurs de galère mais pourquoi maintenant seulement ?
Pourquoi ne pas écouter les parents taxés de paranoïaques lorsqu'ils défoncent les portes des médecines scolaires, des directeurs d'établissement et j'en passe ... "juste" pour faire entendre raison aux personnes qui sont en charge de leurs petits malades.
Parce que oui, les allergies TUENT.
L'alcool au volant tue
La drogue tue
Le lait, les arachides, le blé... aussi.
Nous avons honte que ton départ provoque autant de remous dans les milieux scolaires, parce que cela devrait être juste "normal", sans catastrophe pour déclencher tout.
Au moment où tu es parti, une maman hérisson achevait une violente discussion au sujet de son fils laissé au bon vouloir de personnes ni formées ni surtout... informées de la sévérité de ses allergies et ce, depuis SEPTEMBRE...
Au moment où tu es parti une cantine refuse à une maman la possibilité d'apporter pour son fils un panier repas.
Au moment où tu es parti une autre retirait son enfant de l'école...
Et ces parents honteux et douloureux aujourd'hui n'osent pas parler de toi parce qu'il ne faudrait jamais avoir d'exemple en bouche de la fatalité de ces maladies.
Il faudrait qu'on nous croie.
Il faudrait que même les allergologues cessent de penser que ce genre de réaction est un épiphénomène : on ne sait pas.
Il faudrait que le lobbying pharmaceutique cesse et qu'on ne nous promène plus au milieu de seringues d'adrénaline défectueuses.
Il faudrait que les gens soient formés pour réagir. TOUS.
Il faudrait que systématiquement le SAMU connaisse nos enfants (signalez cette possibilité à votre médecin qui ne le sait pas toujours).
Il faudrait cesser la multiplicité d'intervenants auprès de nos enfants (merci les nouveaux rythmes scolaires).
Il faudrait repenser les cantines et notamment cesser de distribuer des produits industriels masquant des saletés.
Il faudrait étiqueter la composition des repas proposés lorsqu'ils sont grands nos enfants. Ils savent très tôt...
Il faudrait que les responsables soient dignes, de leurs responsabilités et les endossent vraiment, avant...
Il faudrait qu'au même titre que les défibrilateurs, des systèmes d'administration d'adrénaline soient disponibles.
Il faudrait arrêter cette défiance entre les parents et les écoles, cette scission entre les univers qui composent le quotidien de nos enfants. Les accidents surviennent rarement à la maison...
Il faudrait que les responsables d'établissement soient sérieux : des parents cachent le PAI de leurs enfants pour pouvoir les inscrire à la cantine (plateaux repas interdits et aucune trousse sur place évidemment)...
Il y aurait tant de choses à dire.
Mais qui ne te feront pas revenir.
Qui n'apaiseront ni la peine ni la colère peut -être de tes parents, de ta famille, de ton petit frère...
Qui n'effaceront rien.
Matthias, tu resteras dans notre coeur.
Nous ne t'oublierons jamais, ni toi, ni Bastien...
Parce que nous sommes parents nous aussi.
Et que nous avons pleuré dans le secret de nos maisons.
Parce que c'est injuste de partir comme ça.
Parce que tu aurais pu être notre petit garçon et que nous voulions te dire cela aussi :
Nous ne resterons pas comme ça avec cette peine.
Nous allons leur faire savoir, plus encore.
En souvenir de toi.
Avec la gorge nouée et beaucoup de chagrin, nous te disons adieu Matthias, repose en paix.
Ma fille, tu es rayonnante !
Il y a 8 ans