lundi 4 juillet 2011

Allergies et précarité

On en parle de plus en plus, cela se déroule sous nos yeux, devant le pas de notre porte, notre voisin, puis nos amis, cousins... la précarité est une lourde plaque de caramel qui s'étend tel un fléau terrible dans notre pays. On le découvre parce qu'elle est criante si l'on n'y prenait garde auparavant.
Que deviennent dans ces situations les familles d'enfants allergiques ? Les soins sont coûteux, récurrents, mal remboursés pour certains, voire pas remboursés : sirops, chambres d'inhalation pour les asthmatiques, bandes et crèmes pour les bobos, homéopathie, médecines alternatives ou complémentaires, spécialistes dont les dépassements sont parfois exorbitants, visites médicales à répétition...
Vêtements et chaussures adaptés à leur peau (coton bio, sur mesure, tissus spécifiques ...) mais aussi... habitat répondant a minima aux exigences de cette maladie (salubrité, produits non toxiques...). Frais de garderie particuliers (nounou adaptée mais avec des tarifs différents, impossibilité de les faire garder dans des structures classiques par exemple), frais de scolarité élevés (certains parents choisissent les écoles privées parce qu'elles proposent un contexte bien plus sécurisant, notamment à la cantine avec par exemple un personnel beaucoup moins précarisé lui aussi que dans les cantines proposées par les institutions publiques).
Les soins du corps sont aussi un budget lourd et incontournable, même s'ils se limitent à une adaptation des produits d'hygiène classiques (savons shampooings mais aussi lessives, produits ménagers...). De plus en plus de parents tentent de se tourner vers le bio, le SANS (allergènes certes, mais aussi composants chimiques...).
Vient ensuite la problématique alimentaire : adaptée, impliquant souvent  la recherche de produits "neutres", sains, non transformés, souvent très coûteux eux aussi !
On ne devrait pas parler "argent" pourrait-on dire lorsqu'il s'agit de notre (nos) enfant(s). Et pourtant, au sein de nos familles, force est de constater que les budgets vitaux explosent bien vite les seuils classiques et nous laissent parfois avec des fins de mois difficiles, au moins...
Face à cela, aucune aide récurrente pour les familles sinon avec énormément de "chance" et des démarches longues, lourdes et douloureuses, les allocations attribuées par une ou deux MDPH ; pour le reste, c'est néant.
Lorsque tout devient difficile, la plupart d'entre nous se tourne vers les organismes souvent d'état et plutôt classiques (mairies, CCAS, CAF par exemple). Bien souvent, la réponse est alimentaire, elle. On nous envoie ainsi aux Restos du Coeur bien souvent. Cependant, pour ceux qui ont fait cette terrible expérience même temporairement, il est bien évident que ces structures ne sont aucunement adaptées à la maladie de nos enfants. Bien souvent les aliments distribués sont chargés d'allergènes, on trouve très peu de produits non transformés, de produits sans... Une catastrophe. Ces structures ne répondent malheureusement pas à nos priorités, à nos soucis vitaux bien particuliers.
Récemment, je discutais avec la Présidente le la Croix Rouge de Meurthe-et-Moselle, qui est très impliquée d'une manière générale sur les questions de précarité des enfants et adolescents. Nous avons évoqué la question des aides alimentaires et la problématique des allergies. Elle m'a donné les éléments d'une première réponse : la Croix Rouge Française développe un programme spécifique lié à l'enfance et l'adolescence précaires. Allez jeter un oeil au lien lorsque vous aurez du temps. C'est éloquent. Bref.
La conclusion de cet échange est simple : en cas de précarité, les familles peuvent se tourner notamment vers l'aide alimentaire proposée par la Croix Rouge dans le cadre du programme dédié à l'enfance. Les équipes réussiront à fournir à ces familles des produits adaptés à la pathologie de leurs petits. Il ne faut pas hésiter. C'est un premier élément de réponse. Pour le reste, je suis sceptique, amère et impuissante, quand bien même au hérisson nous développons nous aussi une solidarité qui a toute sa place... 

4 commentaires:

  1. bizar.. ça me parle.. comme si je connaissais bien tout ça...


    Lorette

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  2. Ca coûte atrocement cher de ne pas pouvoir manger "comme tout le monde"...
    Et quand on reçoit, comme nous la semaine dernière, le nouveau règlement de la cantine qui annonce, sans préavis, que les enfants allergiques ne seront pas acceptés à la cantine l'an prochain faute de dispositif pour les accueillir (la cantine n'est pourtant, chez nous, qu'un lieu de réchauffage), on se met à pleurer avant de se redresser droit comme un I pour se battre, encore, encore, encore, encore... :(
    Il ne fait vraiment pas bon être différent, en France...

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  3. vrai que c'est horriblement cher... sans compter ce à quoi il faut faire attention genre les pesticides et autres cochonneries...
    Je rêve pour la cantine !!!! Mais ils n'ont pas le droit !!!
    Non, quelle que soit la différence, en France on ne peut pas vivre... et je regrette que cela s'annonce plus terrible encore dans les mois et les années à venir si on continue comme ça...

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Vos ptites causeries c'est par là...

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