samedi 14 novembre 2009

Grippe A, sur oeufs'n co : on fait quoi?...

ben nous, rien... On n'en est pas fiers, on ne le revendique pas non plus, on ne le brame pas partout. Mais voilà, c'est comme ça.

On ne vaccine pas Malo, il est allergique à l'oeuf. On n'a pas pris la décision seuls, c'est son pédiatre pneumologue qui nous a dit NON formellement (lui qui croit vraiment à l'intérêt de ce vaccin, puisqu'il nous a conseillé de le faire pour le reste de la famille).
Et même si on nous promet que les réactions ne seraient pas nombreuses, parce que les méchantes traces d'oeuf ne peuvent pas créer de réactions anaphylactiques, parce qu'elles ne sont pas assez costauds pour que nos petits allergiques soient VRAIMENT TRES MAL.

Je n'adhère pas aux protocoles de réintroduction même si je respecte profondément ceux qui s'y engagent. Chacun gère comme il peut.
C'est beaucoup de risques pour des résultats que j'ai du mal à estimer.
Les allergologues et les convaincus diraient le contraire mais voilà justement c'est une question de (mesure) du risque et c'est ce qui nous différencie.

En vérité j'ai du mal à imaginer qu'après avoir risqué de perdre son enfant une voire plusieurs fois, on puisse s'engager dans des protocoles (quoi qu'ils en disent) plus ou moins sécurisés... comment mesurer REELLEMENT le type de réaction? Comment savoir si on est proche du choc, au bord de la crise d'asthme, en lisière de crise d'urticaire? Qui peut dire?
Hier Malo mangeait du KIRI, comme tous les enfants.
Aujourd'hui une goutte de yaourt sur le bord des lèvres le laisse pâle et toussant, les muqueuses à vif.... et demain?

Je revois Malo en réa.
Je m'en souviens pour toujours.

La grippe A se répand dans la presse et partout comme du pétrole rampant sur la mer.

On vit avec une peur permanente avec un enfant très allergique. Ca fait partie de nous, ça ne nous appartient même plus. On vit en sourdine jusqu'au prochain "accident", en scrutant en permanence tous les horizons pour lui, en faisant le tour le mieux possible de tout, en essayant d'atteindre le risque zéro qui est lui, inaccessible. Avec l'espoir pas trop crié qu'un jour ça partira, que le corps de cet enfant sera moins fébrile, moins sur la défensive, moins à vif, moins douloureux. Et nous avec.

Alors cette grippe A qu'on stigmatise ou pas je me fiche de ce débat sans trop de naïveté, c'est juste une horreur de plus dans la jungle de la vie quotidienne.
Sans vaccin ça ressemble à "nu dans la jungle". Et avec, je ne sais pas, je n'ai pas envie d'y penser.

Je consulte les sites du Québec consacrés aux allergies, notamment celui de Marie-Josée BETTEZ et je préférerais vivre dans sa jungle à elle que dans la nôtre... Ils sont également largement en avance pour ce qui concerne le protocole de vaccination des enfants, et des enfants allergiques à l'oeuf.

Bref.

J'ai envie de dire : vivement le printemps. Elle sera peut-être loin cette saleté de grippe.
Et pourtant j'aime le manteau de neige ici, les vallées piquetées, le silence, le paysage feutré... mais voilà, cette maladie aussi nous projette dans une course parce qu'on espère toujours que "ça va passer" et on accélère toutes les choses, l'ici et maintenant devient difficile à partager, à asseoir, dans l'anticipation permanente et l'espoir.

N'empêche je pense aussi à ceux qui ne sont pas "à risque" et qui sont terrassés par la grippe sans crier gare...

Anne



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