jeudi 16 décembre 2010

Et si d'Artagnan avait été aussi un hérisson bleu ?


En ces temps d'Assemblées Générales intempestives, au moment où le gouvernement nous dit que les associations sont géniales, et puis ?... le temps est venu de se poser les vraies questions.
C'est qu'à la fin de l'année, sonne aussi l'heure des comptes pour toutes les associations, à tous points de vue : qui sommes-nous, où allons-nous et comment ?


QUI SOMMES-NOUS ?
On connaît encore très mal je crois le visage de ceux qui militent le plus souvent dans l'ombre, au sein d'une association.
Un groupe d'amis est déjà une association si l'on en croit les définitions relevées çà et là.
On pourrait donc dire qu'au sein des associations, il naît une forme d'amitié entre les membres.
C'est le cas au hérisson, mais c'est le cas souvent.
L'association devient une entité mais aussi parfois un lieu, c'est ce qui manque aujourd'hui au hérisson d'ailleurs, partout où il est, un espace pour lui, rien qu'à lui dans le meilleur des cas. 
C'est un cercle de compréhension mutuelle, peut-être un des seuls endroits parfois où le jugement n'a pas sa place, un espace d'expression, d'entraide, de soutien, un lieu où l'on existe pour des qualités autres que celles que l'on prône ailleurs, dehors, là où l'on travaille, là où l'on se cogne aux autres. Peut-être des qualités personnelles, simplement. Intrinsèques.
Dans les associations, on se cogne aux autres aussi, mais jamais seul, jamais de manière frontale seul. Des mousquetaires.
Au hérisson, nous sommes essentiellement des mamans : la santé des enfants est le domaine maternel par excellence bien souvent, avec la nourriture. Les familles d'enfants allergiques sont donc souvent portées par les mères que nous sommes.
Ce qui nous anime c'est peut-être le ressort après la prostration, Julie en parlait très bien, je ne voudrais pas trahir ses mots, mais ce renfermement initial : comment s'en sortir, comment faire, ce repli sur soi après l'annonce de la maladie, peut-être comme disait Jacinthe, l'enfant idéal et rêvé qui se brise et nous renvoie à notre incapacité, c'est bien cela que nous vivons souvent. Après cette première étape, il y a cette recherche frénétique de solutions pour mieux vivre, à défaut pour vivre avec. Et puis une fois les méthodes évaluées, éprouvées, bien souvent ces mamans ont envie de partager ce petit coin de savoir, d'expérience.
Ainsi les choses deviennent moins vaines. Comme le disait Isabelle, nos enfants sont les précurseurs de quelque chose. Ce sont eux qui feront les frais de la société qui ne s'adapte pas à eux, mais ils vont nous montrer le chemin.
Isabelle rajoute également, que cette maladie n'a qu'à bien se tenir, qu'elle est combative et ira jusqu'au bout.
Tout cela nous ramène aux mots de Lorette, qui elle aussi a décidé d'aller jusqu'au bout pour qu'Alysse vive le mieux possible.
Cela me rappelle aussi les mots de cette maman du Québec qui disait, toutes les fois où je me demande pourquoi mon fils est malade, je me dis que s'il est venu vers moi, c'est parce qu'il savait que je serais à la hauteur.
C'est ce qu'a dit un médecin homéopathe également à la petite fille désemparée devant tant de privations : ce que tu manges aujourd'hui, c'est ce que nous devrions tous manger, ce que nous mangerons tous demain... ce que nous racontons à notre fils lorsqu'il regrette de ne pouvoir croquer dans une pizza industrielle.
Nous sommes donc une association composée essentiellement de mamans, qui viennent à différentes étapes de la maladie : au tout début, bien souvent désemparées, puis progressivement nous échangeons de petites choses.
Au hérisson il n'y a pas de grandes leçons : ces maladies sont ingérables si l'on veut classifier, ranger, stigmatiser. Il n'y a donc pas une manière d'aborder le sujet ou de résoudre un problème. Nous apprenons nous aussi beaucoup de choses avec des mamans qui pensent avoir juste des petites bidouilles personnelles.
Mais ce sont ces petites bidouilles qui nous rendent la vie moins difficile, ce que nous disait bien Dorothée en riant et nous faisant expérimenter un pansement... eh oui, contre l'eczéma... que Malo réclame maintenant pour ses bobos.
C'est cela notre échange : du quotidien, des trucs, des astuces, rien que des choses sans prétention qui rendent la vie moins hostile dans ce monde des allergies.
Alors ne soyez pas étonné de ne pas trouver de page dédiée aux soins, de manière absolue, de choses ultra médicales, ça n'est pas notre priorité ni notre métier à la base donc nous évitons, même si inévitablement il est question de médecine au travers de plusieurs témoignages.
Nous répondons aux messages qu'on nous laisse le plus souvent en sollicitant d'autres mamans. 
C'est l'esprit qui souffle au hérisson. 
Un Président, des vice-présidentes, un staff classique au fond pour une association 1901, mais du partage avant tout.
C'est ainsi que nous avons envie de repartir pour 2011.
C'est ainsi, nous l'espérons, que vous avez envie de poursuivre cette belle équipée.


OU ALLONS-NOUS et COMMENT ?
Avec vous, avec nous si vous le voulez bien, on continue notre bonhomme de chemin, à semer des petites graines de tolérance et de considération, à droite, à gauche...
Avec les anciens, mais aussi peut-être avec les nouveaux. 
Le hérisson appartient à ceux qui le font vivre. 
Nous espérons que l'année 2011 apportera à tous ceux qui le soutiennent, de près ou de loin, suffisamment de satisfaction, de réalisation, de considération, d'attention qu'ils méritent.



2 commentaires:

  1. La force dans notre combat c'est de se soutenir et c'est vrai que les petites bidouilles du quotidien permettent de vivre mieux ou moins mal...Je dois dire que la simplicité est souvent notre meilleure alliée dans la maldie...Merci Anne pour ce gentil mot qui fait chaud au coeur...nous vivons mieux ansemble et surtout nous avons moins peur, beaucoup moins car entre parents (mamans?) on se comprend et on parle le même langage. Un pour tous et tous pour un c'est une devise qui s'applique bien aux hérissons...Dorothée

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